« Paroles d’ambassadeurs » offre un espace d’expression pour notre communauté en dehors des rendez-vous My Job Glasses. Nos ambassadeurs prennent la parole pour partager leurs histoires, points de vue, informations sur leur profession ou expériences personnelles avec une audience plus large.
Tout le monde connaît aujourd’hui le terme de Qualité de Vie et des Conditions de Travail, ou QVCT. Cependant, peu peuvent réellement en identifier les actions précises. En tant que responsable QVCT, il me semble important de parler des actions existantes et celles à venir. Je souhaite aussi montrer le champ des possibles en matière de QVCT, un domaine qui satisfait les esprits curieux et innovants. Par conséquent, les tendances 2023 sont un point d’entrée idéal pour explorer quelques actions qui permettent d’être bien au travail pour bien travailler.
La QVCT : améliorer les conditions de travail pour bien vivre au travail et bien faire son travail
Qu'est ce que la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) ?
La QVCT est une démarche systémique, intégrative et transversale, de même qu’une philosophie d’amélioration continue de nos entreprises. Le levier essentiel qui permet à toute entreprise de perdurer, l’Homme, doit être en possession de tous les moyens physiques-psychologiques-intellectuels pour satisfaire à l’objectif premier de toute entreprise. Il doit ainsi être en mesure de produire une ressources matérielle ou immatérielle. Charge à l’employeur de tout mettre en œuvre pour que les salariés restent en santé physique et mentale.
Il s’agit bien là de remettre l’Humain au cœur du travail, et remettre le travail dans le cœur des humains… Cependant, la distance et la perte de sens dans ce domaine se sont envolées ces dernières années, et ce bien avant la crise sanitaire. En effet, la crise n’a fait que rendre visible ce qui était latent. L’accord national interprofessionnel (ANI) de 2013 spécifie que la qualité de vie au travail concerne la nature et les conditions de travail dans la mesure où celles-ci permettent de « faire du bon travail ».
Plus récemment, en 2020, un nouvel accord national interprofessionnel a donné naissance au terme QVCT : la qualité de vie et des conditions de travail. Il réaffirme ainsi l’importance de la santé au travail et de la prévention des risques pour améliorer la qualité de vie au travail. Et ce, d’autant plus dans le contexte actuel d’allongement de la durée de travail.
Cette démarche concerne donc tous les domaines de l’entreprise :
- Parcours de formation
- Suivi de carrière
- Mixité/ égalité
- Communication
- Cohésion
- Santé et sécurité au travail
- Équilibre vie pro-vie privée
- Pratiques managériales
Comment évoluent les attentes en matière de QVCT dans le monde du travail ces dernières années ?
- 2,5 millions de salariés sont en état de burn-out sévère, soit 34 % des salariés.
- Les professionnels des ressources humaines sont 64 % à être en situation de détresse psychologique.
- Ils sont également 63 % en situation de burn-out, dont 34 % de burn-out sévère.
- Près de 4 managers sur 10 sont également victimes d’un burn-out sévère.
- 44 % des salariés sont en détresse psychologique.
La QVCT : valoriser l'équilibre vie privée vie professionnelle
À trop parler d’équilibre vie privée vie professionnelle, nous avons intensifié la frontière entre ces deux mondes. Pourtant, cette frontière est très fine. Bien sûr que les tracas du quotidien influent sur nos capacités de concentration et de décision au travail. Et vice-versa ! Cependant, le contexte du télétravail tend à accentuer ce phénomène.
Selon le quatrième édition du baromètre France 2025 Generali – Viavoice – Radio Classique qui s’intéresse aux nouvelles formes de travail et à la perception qu’en ont les Français, 51 % souhaiteraient une évolution de l’organisation du travail. Et avec cette évolution, le développement du télétravail.
Notons aussi l’allongement des trajets travail-domicile. Cela s’explique en partie par la désertion des villes post-covid. Ce à quoi s’ajoute l’impossibilité pour beaucoup de se loger près de leur travail faute d’un pouvoir d’achat suffisant.
Pour faciliter les nouvelles formes d’organisation du travail (télétravail, travail hybride, travail nomade…), la question des outils est centrale. En effet, l’employeur doit s’assurer d’avoir la ressources matérielle pour soutenir le télétravail. Des règles dans ce cadre du télétravail doivent être clairement établies et communiquées à tous (charte, carnet de bord…) afin de garantir la confiance mutuelle et le droit à la déconnexion.
Inclusion
S’appuyer sur les différences pour enrichir le travail : voilà tout l’enjeu des actions d’inclusion. Handicaps visible et invisible, genre, statuts, générations : le collaboratif ne doit pas être empêché par rejet des différences. Ainsi, comprendre et accepté les différences, les inclure dans tout projet, relève de la responsabilité des employeurs. Par exemple sur l’intergénérationnel, le mentorat inversé permet au plus jeune de partager sa vision au plus ancien, de lui transmettre les dernières évolutions technologiques… Car oui, les jeunes peuvent apprendre aux plus anciens. Côté handicap, les dossiers RQTH peuvent aussi être favorisés.
Parentalité et travail
La question de la conciliation entre vie professionnelle et parentalité est cruciale dans une société où, le plus souvent, les deux parents travaillent ou aspirent à travailler. Elle est au cœur des attentes des Français vis-à-vis de la politique familiale. La crise sanitaire, le recours massif au télétravail et l’extension des disponibilités attendues imposèrent souvent d’être simultanément, et parfois au même endroit, parents et travailleurs.
L’allongement du congé de paternité et d’accueil de l’enfant et sa part obligatoire au 1ᵉʳ juillet 2021 a constitué une première avancée des travaux menés par le ministère du travail et le ministère des solidarités. Il existe des actions simples pour favoriser l’équilibre des parents : horaires variables, jours enfants malades, télétravail flottant, crèche sur site, aide à la recherche de nounous, groupes de paroles…
Ambiance au travail
On ne peut pas parler de QVCT sans intégrer les espaces dédiés à la détente ou aux réunions nouvelles générations (salle de détentes, Lab’ de facilitation, espaces verts…). Pour la moitié des salariés, l’ambiance au travail est un élément déterminant du bien-être au travail. Par conséquent, de nombreuses entreprises possèdent déjà des lieux aménagés. Des fauteuils massants, des chaises longues et des coussins créent une ambiance propice à la relaxation. Passer quelques minutes entre midi et deux dans ces lieux permet aux salariés de décompresser des tensions accumulées avant de retourner dans leur bureau. Dans ces lieux, peuvent être organisés des séances de sophrologie, des cours de yoga ou des massages AMA. Prendre soin de la santé des salariés permet de réduire l’absentéisme.
Côté relationnel, nous savons tous que nos collègues ne sont pas (tous) des amis. Bien sûr, nous tissons des liens, nous apprenons à nous connaître. Nous trouvons, au-delà de la technicité et des dossiers, des points communs. Le sens au travail, c’est aussi cela. Il s’agit de redonner vie à nos relations au travail, retrouver les collègues autour d’un verre (sans abus), d’un bon repas. Se créer des souvenirs positifs aussi intenses, voire plus, que les satisfactions des dossiers bouclés ou du client gagné. Ces temps d’échanges conviviaux ont cette particularité de rapprocher et de permettre de relâcher les tensions. D’autant plus lorsque plusieurs générations se côtoient.
Pratiques managériales bienveillantes
Les pratiques managériales sont également pointées du doigt : les salariés français disent encore beaucoup souffrir de manque d’autonomie et de collaboratif dans leur travail. Des efforts restent à faire pour susciter la confiance dans les échanges et l’intelligence collective. Le management bienveillant, qui signifie veiller à ce que tout se passe bien, est encore perçu comme peu sérieux. Il revêt en réalité bien des bénéfices. Plus de confiance, plus d’échanges, plus de courage, plus de décisions, plus de réactivité. En matière de QVCT, nous ne pouvons que le plébisciter puisqu’il contribue à la santé des équipes et augmente la performance globale de l’entreprise.
En conclusion
À propos de l'autrice
Emmanuelle Chauvelie
Responsable Qualité de Vie et des Conditions de Travail chez les Civils de la défense - Ministère des Armées
Emmanuelle est consultante-évaluatrice en Qualité de Vie au Travail certifiée AFNOR. Elle évolue au sein du commissariat des Armées en occupant des fonctions de responsable QVCT. Elle est également formatrice en gestion du stress en milieu professionnel et hypno-coach. Emanuelle s’inspire des outils utilisés dans le milieu militaire pour former les équipes à la prévention du stress et la gestion des émotions.
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