Moi, c’est Manon. J’ai 32 ans, je mesure 1m54 et je me genre au féminin. J’ai un certain nombre de passions et notamment : l’art, l’écriture et la lecture, les sports de glisse, les conversations profondes avec à peu près n’importe qui, la peinture, le ketchup, la montagne et le mentorat. Je crois que je n’ai jamais trop aimé la question « que voudras-tu être quand tu seras grande ? ». Premièrement, car, vous l’aurez constaté, « grande » je ne l’ai jamais été. Et deuxièmement car, cette question, elle supposait que je choisisse un SEUL métier.
Choisir son avenir en tant que petite fille
Que voudras-tu être quand tu seras grande ?
Se rend-on compte du non-sens de cette question ? Déjà, car elle est souvent posée à un(e) enfant de 6 ans qui n’a aucune idée des différents métiers qui existent à part celui de ses parents (et encore, quand il/elle comprend ce que « conchyliculteur » , « responsable de consolidation » ou encore « pilote de déploiement » veulent dire).
Mais aussi, car elle demande à une très jeune personne de se projeter dans 20 ans alors que la notion du temps n‘est strictement pas la même quand on est enfant et que s’imaginer à l’heure du goûter est déjà compliqué. Finalement, parce qu’elle sous-entend qu’un métier est la seule chose qui nous définisse.
“Quand j’étais petit, ma mère m’a dit que le bonheur était la clé de la vie. Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serais grand. J’ai répondu heureux. Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question. J’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie.” John Lennon
Bien que je partage cette philosophie, j’étais encore loin de cette réflexion à mes 6 ans.J’ai donc simplement répondu du mieux que j’ai pu : styliste et chercheuse en biologie. Faire un seul choix n’était définitivement pas moi.
Avoir 2, 3, 4 ou même 10 vies
Je vous raconte tout cela, car quelques années plus tard, alors que je n’étais encore qu’au lycée, mon père me dit une phrase qui restera gravée en moi à jamais : « Tu pourras avoir 10 vies si tu en as envie ». À partir de ce moment-là, j’ai compris qu’une vie ce n’était pas « juste » un métier et surtout que je pouvais devenir TOUT ce que je voulais. Aujourd’hui, je n’en suis pas encore à 10, mais déjà à 3 vies professionnelles différentes.
Après plusieurs années d’études dont la majorité à l’étranger ; avoir été diplômée d’une école de commerce puis d’une école de mode ; et travaillé comme chef de produit dans une grande Maison de luxe parisienne ; puis décidé d’apprendre à coder et faire de la Tech mon nouveau domaine d’activité.
Évoluer en tant que femme
Passer du luxe à la tech
Qu’il s’agisse de collègues, amis, membres de ma famille ou d’étudiants, on me pose encore souvent la question de pourquoi j’ai quitté le secteur du luxe. Il est vrai que c’était mon rêve de petite fille et que mon mastère spécialisé est l’une de mes plus belles années jusqu’ici. Mais, comme vous l’aurez compris, des rêves et des envies, j’en ai plein. J’ai donc pris cette décision pour de multiples raisons :
- Déménager en dehors de Paris après 6 années aussi intenses que passionnantes ;
- Rejoindre une petite structure après plusieurs années de carrière dans des grands groupes ;
- Comprendre le monde digital dans lequel je vis ;
- Surtout, essayer d’aider à construire le futur de la tech en France en tant que femme.
S’engager pour l’inclusion des femmes
Dans la tech, il y a un fait avéré. Seuls 30 % des métiers de la tech sont représentés par des femmes, bien que nous soyons 50 % de la planète. D’après un fondement mathématique que personne n’a questionné jusqu’à présent, 30 est inférieur à 50. Ce manque de diversité et d’inclusion des femmes dans les métiers de la tech représente une perte de richesse et d’innovation pour une entreprise. C’est se priver de talents qui apportent de la valeur humaine et financière.
Statistique encore plus accablante : en 2022 et 2023, nous avons mené une enquête avec Ironhack auprès de 3 800 français(es) et plus de 40 % d’entre eux pensent que les femmes ne sont pas aussi douées que les hommes dans les métiers liés à la tech. Pourtant, des histoires de femmes, entrepreneuses, développeuses, designers, product managers, ou encore data scientist, j’en ai plein à raconter. Elles s’appellent Emmanuelle, Marion, Sarah, Émilie, Mathilde, Jordane… Sont stylistes, esthéticiennes, ingénieures en bâtiment, responsables grand compte ou organisatrices d’événements. Elles ont de 18 à 65 ans et pourraient être vos mères, tantes, amies, femmes, sœurs, cousines. Comme moi, elles se sont dit qu’elles avaient la légitimité de se lancer dans ces métiers.
Faire évoluer les mentalités
L’importance du témoignage des femmes
La discrimination positive est souvent un sujet qui fait débat. Oui, instaurer des quotas pour intégrer des minorités ou « favoriser » certains profils peut paraître injuste. Mais alors, comment créer un équilibre là où justement il n’y en pas ? La réponse est pour moi évidente. Témoignons ! Partageons notre propre histoire, ou bien celle des femmes de notre entourage. Pour montrer, que d’autres l’ont fait et inspirer celles qui n’osent pas. Mais également pour motiver les étudiantes d’aujourd’hui à se lancer dans des filières encore trop perçues comme « masculines ».
Transmettre pour que chacun.e trouve sa voie
Mes expériences de vie, je les partage avec tous les étudiants présents sur My Job Glasses depuis maintenant 5 ans.
J’y apprends chaque jour un peu plus sur les questionnements, les envies et les besoins des étudiant(e)s, ce qui m’aide à rester connectée à la réalité et à mieux manager. Depuis 5 ans, j’apprends à mieux me connaître, à savoir ce que j’aime (ou non) dans mon métier du moment. Surtout, depuis 5 ans, j’apprends à raconter mon histoire. Je leur transmets tous les conseils que j’ai reçus et je leur parle de cette phrase que mon papa m’a partagée il y a des années. J’ignore si elle les inspire autant qu’elle l’a fait pour moi, mais, ce qui est certain, c’est qu’elle les rassure.
Croire en ses rêves : la meilleure manière d’atteindre l’égalité
C’est donc le message que j’ai choisi de leur transmettre :
- Ne jamais s’empêcher d’avoir de grands rêves ;
- Tout donner pour les réaliser grâce à beaucoup de travail et surtout énormément de curiosité ;
- Apprendre à se connaître et à s’écouter, car il y a 1000 façons d’arriver au même endroit, le tout est de trouver le chemin le plus approprié pour soi.
Finalement, si je me suis lancée dans le mentorat, c’est en partie pour ça : pouvoir transmettre un message d’espoir et d’inclusion en disant à chacun(e) des étudiant(e)s que je rencontre qu’eux aussi, ils peuvent avoir 10 vies s’ils en ont envie.
À propos de l'autrice
Manon Roux
Senior Growth Marketer chez Ironhack
Diplômée du programme international de Kedge Business School en 2013, elle a exploré la communication, la RSE et le marketing lors de stages dans divers domaines. Après une carrière de 4 ans chez Christian Dior, elle s’est formée au codage pour rejoindre le secteur de la tech. Maintenant Senior Growth Marketer chez Ironhack, elle partage son expérience pour offrir un aperçu du marketing dans le luxe, les startups et pour échanger sur ses choix de vie.
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